Après 300 km sans histoire, nous arrivons à Boquete en après
midi. Les hôtels sont pleins. Nous peinons à trouver une place pour
coucher. Le premier soir, en dépit de
notre scepticisme face à l’endroit, nous devons nous installer à l’hôtel Boquete . Par bonheur, nos recherches du
lendemain nous permettent de trouver un
petit bijou, au milieu d’un jardin luxuriant. La Pension Topas fera notre bonheur pour les quatre prochains
jours, soit jusqu’au 8 février où commencera le long ‘’week end’’ de cinq jours des fêtes du Mardi Gras.
Ces fêtes représentent un vrai cauchemar pour nous,
puisqu’elles signifient que tous les
hôtels et gîtes seront occupés de la cave au grenier. Malheur à quiconque n’a pas prévu à l’avance cette affluence. Nous serons de ces voyageurs condamnés à l’errance et à des
nuits inconfortables si nous ne nous grouillons pas. Pendant des heures nous cherchons sur
internet et dans notre guide de voyage. Finalement, Suzanne trouve une
maison dont le propriétaire canadien
loue le premier étage. Nous
abandonnons donc pour l’instant notre projet de visiter la province de Bocas del Toro. Nous passerons les fêtes du Mardi Gras à Volcan dans le
Chiriqui.
Une fois résolu cet épineux problème, nous roulons
vers les sources d’eaux
thermales de Caldera . Une partie
importante de leur originalité et de leur charme tient au fait de la
désorganisation complète du site de même que de la signalisation pour s’y
rendre. Quand enfin nous arrivons sur les lieux, c’est pour y apercevoir, en
plein champs en jachère, deux ou
trois minuscules bassins, à peine de la
grandeur d’un ‘’jacuzzi’’, entourés de murets de pierres volcaniques pour les
abriter du vent et des regards. Nous déposons
donc au sol vêtements, montres et caméras. L’eau
a à peine un pied et demi de
profondeur. Quelques sommaires ébats et
nous voilà rhabillés. Soudain apparaît parmi
nous un singe chapardeur. Il s’empare
d’une caméra et se défile rapidement. Nous voilà donc courant derrière lui en
criant ‘’hé… hé… hé ‘’! Craignant nos
vociférations et de peur d’être rattrapé, il abandonne son larcin, à notre
grand soulagement. Sur le chemin du
retour, nous l’apercevons à nouveau, dans une cage, dans la cour arrière du
propriétaire du terrain où sont situées les sources. L’histoire ne dit pas
combien de caméras et de montres décorent la cheminée de ce monsieur.
Notre propriétaire, monsieur Alex Schoeb, est
d’origine allemande. Il a 64 ans et
il habite en permanence au Panama depuis 21 ans. Il a commencé à s’y établir
progressivement il y a 26 ans. Il vient d’y enterrer sa mère il y a quelques
semaines. Son frère unique, qui ne parle
pas espagnol, vient de s’installer à Boquete. Outre son hôtel composé de pavillons colorés, il cultive du
café qu’il fait cueillir par une famille d’autochtones établis sur sa
plantation. Une visite de sa propriété
en flanc abrupt de montagne permet de réaliser
combien les filles Gnöbes et
Buglés doivent avoir de belles jambes sous leur jupes longues et colorées. En effet, ne dit on pas des québécoises
qu’elles doivent leurs jambes élancées
au fait qu’elles montent et descendent quotidiennement les côtes de la Haute
Ville? Quand on regarde la pente et le gabarit beaucoup plus impressionnants des montagnes de Boquete, on s’imagine
aisément la qualité supérieure du galbe
des amérindiennes d’ici. Avec la Jeep
d’Axel qui a plus de quarante ans, nous ‘’déboulons ‘’ littéralement les flancs accidentés de la montagne. Par bonheur, son moteur a encore une bonne
compression. Nous laissons en chemin le
petit Manuel qui m’a fait visiter la plantation, puis nous roulons jusqu’à la
pesée à l’entrée du village. Notre
cargaison totalise 464 livres de café. Encore un kilomètre et nous voilà à la maison.
Le lendemain, nous sommes déjà à la veille de notre départ
pour Volcan. Le temps passe vite en un
si bel endroit que la Pension Topas. En
avant midi, nous roulons jusqu’au sentier du Volcan Baru. Il totalise 3475 mètres et est le plus haut
sommet du Panama. De cet endroit
stratégique, nous profitons d’une vue en surplomb de Boquete. Nous ne ferons pas l’escalade, car elle
prendrait autour de neuf heures dans les deux sens.
Plutôt, nous choisissons en après midi d’aller marcher et
photographier les oiseaux du parc national du Volcan Baru. Nous devons marcher plus d’un kilomètre dans
le parc, sur un route accidentée et escarpée, avant d’atteindre le Sentier des
Quetzals qui s’enfonce dans le sous bois, jusqu’à Cerro Punta neuf kilomètres
plus loin. Nous serions heureux de voir
un de ces oiseaux très rares qu’on dit les plus beaux du monde. Le sentier grimpe sans relâche. Nous dépassons certes les 2000 mètres
d’altitude. Nous circulons dans ce que nous pourrions qualifier de pur
prototype d’une jungle humide. Des
arbres immenses, dont la canopée est si
haute que nous devons nous casser le cou
vers l’arrière pour en admirer la cime. Comme au pied des gratte-ciel de Ciudad
Panama. Après trois kilomètres
de marche, il nous faut rebrousser chemin si nous voulons être de retour pour
17 heures, comme convenu.
En soirée, nous prenons un de nos meilleurs repas depuis notre arrivée au Panama. Le nom du restaurant Art Cafe and Gallery
est à retenir. Bien que personne n’y
parle français, on y présente un menu que nous pourrions très bien trouver sur
une table de Paris. Le choix des crêpes
est très varié. Nous en prenons quatre
différentes qui s’avéreront toutes succulentes. L'intérieur du Café est aménagé et décoré
avec goût. Tableaux et reproductions
illustrent les grandes marques et la vie
courante en France. À la fois
dépaysant, de bon goût et sympathique.
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La Pension Topas à Boquette (dans le Chiriqui)
Vue du patio de la Pension Topas
La Café du Central Park de Boquete
1 commentaire:
Gaetane and I read the post - slowly as I had to stop every other word to understand the French... Sounds like quite the adventure.
Congratulations on a wonderful voyage.
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