mercredi 16 janvier 2013

Panama City

Bonjour à tous
Un petit mot pour vous informer que nous sommes au Panama depuis mardi. Notre voyage fut très agréable. Nous logeons à l'Hostal Urraca, calle 44 #2-112, Bella Vista (Quartier).

Nous reviendrons prochainement avec des récits.
Suzanne, Thérese, Jacques et Luc

dimanche 13 janvier 2013

EVERGLADES,CAMPING FLAMINGO, DU DIMANCHE 6 AU MARDI 15 JANVIER 2013.



Seulement 175 kilomètres entre ''Monument Lake'' et Flamingo. Nous prenons notre temps.En route, nous achetons fruits et légumes chez un maraîcher, visitons les exhibits du ''Ernest F. Coe Visitor Center'' , faisons un arrêt à ''Parautis Pond '' pour y admirer nos premiers spatules roses. Ce n'est qu'en milieu d'après midi que nous nous installons au camping Flamingo, dans la ''Florida Bay'', sur des sites si grands que nous pourrions y jouer à la balle. Du jamais vu. Il faudra crier pour se parler entre voisins.

Rien de mieux pour partir un lundi qu'une courte ballade en vélo jusqu'à l' ''Eco Pond' puis jusqu'au ''Flamingo Visitor Center'' et sa marina. Nous nous y inscrivons pour une ballade en canot de 3,5 milles sur la '' Nine Mile Pond''. Ce sera dans deux jours, de huit heures à midi, tout fourni. Le prix: un sourire.

À la marina nous pouvons voir notre premier crocodile.Moins foncé que l'alligator, avec un museau plus effilé et des dents inférieures plus apparentes.

Puis nous voilà partis pour la ''Snake Bight Trail'', la ''Rowdy Point Trail'' et la ''Mzarek Pond''. Suzanne et Jacques roulent à bicyclette, Thérèse et Luc vont à pied. Nos cyclistes trouvent étroite et boueuse la ''Rowdy Bend Trail''. Ils sont heureux de retrouver les deux piétons sur la rectiligne et plus large ''Snake Bight Trail''. Bien que celle ci soit bordée d'un canal, peu d'oiseaux y cherchent leur pitance. Le principal intérêt est la vue offerte sur la ''Snake Bight Trail''. Quelques papillons ''Zebra Longwing'' nous raccompagnent sur le chemin du retour. Par Bonheur, la canopée fait office de parasol en cette journée torride et humide.

Tout à côté, des dizaines d'oiseaux marins nous attendent sur la ''Mzarek Pond''. Les foulques bavardes sont les plus nombreuses, mais on peut aussi y apprécier les couleurs nuptiales du '' Blue Winged Teal''.

Le lendemain, mardi, dès huit heures, nous arpentons la route avec un ranger qui nous aide à identifier des oiseaux. Pendant deux heures, livres à la main et jumelles en bandoulière, nous réussissons à voir trente espèces. Quelques noms: un Tyran Huppé, un ''Gray Rusted Flycatcher'', un '' Black Gnat Stilt'', un superbe ''Green Winged Teal''.

En après midi: un cours sur le crocodile puis une tournée d'identification des arbres de la région. Dans ce dernier cas, nous apprenons par exemple à différencier le ''Coconut Palm'' avec ses énormes noix de coco, le ''Royal Palm'' avec son tronc lisse et à l'allure d'un poteau en ciment, le ''Cabbage Palm'' avec ses longs cheveux éparses, le ''Paurotis Palm '' avec des branches tout au long de son tronc rugueux de même que le ''Thach Palm'' au tronc lisse, effilé et dont le diamètre ne dépasse jamais six pouces, De la même façon, on nous enseigne les caractéristiques des trois sortes de mangroves: le noir, le blanc et le rouge. On insiste sur le fait que le ''Buttonwood'' n'est pas un mangrove, même s'il pousse dans le même habitat. Outre que par son nom musical, le ''Gumbo Limbo'' capte l'attention par son écorce rousse et parcheminée, sur un fond lisse et verdâtre. Finalement, on nous met en garde contre l'arbre dénommé judicieusement ''Poison Wood''. En effet, ce dernier a la même fâcheuse caractéristique que l'Herbe à la Puce.Donc, se tenir loin.

La pointe sud de la Floride est le seul endroit au monde où cohabitent des alligators et des crocodiles. Ceux ci peuvent vivre en eau salée alors que ceux là acceptent mieux l'eau froide. Contrairement à la croyance, tous les deux ne sont pas des charognards. Ils mangent les animaux qu'ils tuent, soit des poissons, des oiseaux, des mammifères, des serpents et même... des alligators et des crocodiles plus petits. Pour varier le menu, ils avalent souvent des ''Pond Apples''. Les alligators et les crocodiles ne s'accouplent pas ensemble.

La femelle crocodile creuse son nid dans un monticule de terre plus ou moins vaseuse. La maman alligator en construit un avec des herbes empilées . Elles ne couvent pas leurs œufs pendant les deux mois avant l'éclosion. Le soleil s'en charge et plus il fait chaud, plus la proportion de mâles sera grande au sein de la couvée moyenne d'une trentaine de rejetons. Les œufs sont comparables à ceux extra gros d'une poule. Les bébés naissent très petits et donc vulnérables aux prédateurs , notamment les oiseaux, les mammifères et les gros poissons carnivores. Dès leur sortie de l'œuf, la mère crocodile transporte ses petits jusqu'à un plan d'eau, puis elle les laisse à eux mêmes. Chez l'alligator, la maman les laisse se nourrir par eux mêmes, mais elle peut vivre quelques années avec eux pour les protéger. Dans les deux cas le taux de mortalité est élevé. Si bien qu'en quarante à cinquante années de vie , un couple d'adultes se renouvellera tout juste via sa progéniture. La population augmente donc très lentement.

Quoi de mieux pour clore la journée qu'un plat mijoté et servi dans le cadre hospitalier de nos hôtes Suzanne et Jacques.

Ce mercredi, dès huit heures, nous filions en canot sur la ''Nine Mile Pond''. Cette fois, le mangrove n'était pas majoritairement sillonné par des ''tunnels'' de branches comme sur la rivière Turner. Au contraire, les canaux étaient plus larges entre deux rangées de mangroves rouges. Souvent, ces routes d'eau s'ouvraient sur de vastes espaces lacustres, où se profilaient ici et la de petits bosquets de quelques mangroves rouges agglomérés. Le plus souvent, la profondeur de l'eau ne dépassait pas deux pieds, parfois sur un fond de pierres calcaires ou ,autrement, dans une jungle de plantes et d'algues marines entremêlées. Par chance, des balises numérotées nous traçaient la voie à suivre dans ce labyrinthe aquatique. De deux choses l'une pour ne pas s'y perdre: ou bien tu es né à cet endroit , ou bien tu y circules avec une boussole et des cartes précises.

Nous voilà arrivés au jeudi, veille de notre départ des Everglades. Tôt le matin, Jacques et Suzanne roulent jusqu'à l'''Eco Pond''. Leurs visites antérieures s'y étaient avérées stériles. Cette fois s'avère la bonne. Des centaines d'aigrettes neigeuses et d'ibis blancs y volent en cercles. Nous nous croirions au Cap Tourmente, au milieu d'une bande d'oies blanches. Ça jacasse, virevolte, se pose, décolle, s'éloigne, revient, se branche. Rappelant les anciens étangs à castor desséchés, la marre est bordée de chicots secs. La myriade d'oiseaux nous offre le tableau d'une multitude de taches carnées  accrochées aux branches.  Dans l'eau, une surprise au milieu de tous ces flocons: Tout près de nous, quatre ou cinq Spatules Roses s'affairent en courant dans l'eau. Avec la pointe aplatie de leur bec, elles fouillent le fond de l'eau de gauche à droite, sans discontinuer. Blotti derrière un écran de camouflage en toile de couleurs bigarrées, Jacques se réjouit et prend des photos. Merci à Suzanne qui est venue nous tirer de notre caravane pour nous faire profiter de ces scènes uniques tout autant que colorées.

Emballés par le succès remporté sur l'Eco Pond, nous y retournons le lendemain dès l'aurore. Quoique moins spectaculaire que la veille, la danse des aigrettes neigeuses nous y éblouit une fois de plus. Nous assistons à un ballet exceptionnel de ces ''demoiselles' aux longues jambes noires et dont la pointe jaune des pieds frôle sporadiquement  la surface de l'eau. Parfois, sans arrêter leur vol, elles risquent un coup de bec inquisiteur sous l'onde miroitante.

Toute bonne chose devant avoir une fin, nous plions bagage en avant midi et nous amorçons notre parcours vers la sortie du Parc des Everglades. Avant de traverser la frontière, un arrêt à l' ''Anhinga Trail'' du ''Royal Palm Visitor's Center''. Quelle sage décision. Sûr qu'après leur mort tous les ornithologues qui mènent une bonne vie aboutissent dans ce paradis des ''birders''. Sur près d'un kilomètre de long, un trottoir de bois nous permet de circuler au dessus de l'eau, entre des bosquets de mangroves au sein desquels des dizaines d'anhingas se font la cour, couvent leurs œufs ou nourrissent leurs petits, selon le cas. En cette courte période des amours chez les anhingas, les mâles sont particulièrement attrayants avec leurs yeux maquillés de turquoise et leur coupe Longueuil. Les femelles font leurs coquettes devant les invitations de ces messieurs qui se disputent leur faveur. Tout cela se passe au milieu d'alligators , d' hérons verts et tricolores, de tortues, de gars (le poisson) de Floride, de grèbes,qui à deux pas de nous vaquent à leurs occupations et font  mine de ne pas nous voir. Cet étang est vraiment un ''must'' comme disent les italiens.

Dès notre arrivée au ''Miami Everglades RV Resort'', nous ordonnons à notre cerveau de changer de registre. Il nous faut en effet lui imposer la corvée des préparatifs de notre départ imminent pour le Panama.

Tous nos neurones et nos synapses doivent se concentrer sur ce seul objectif, car une fois là bas, tout oubli restera irréparable.


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 Un alligator

 La rivière Turner sous un canopée de mangrove

 Une broméliacée en début de floraison

Le Flamingo dans les Everglades

 Le Flamingo

Discussion après la bouffe 

 Toujours la rivière Turner

 Randonnée sur la Nine Mile Pond

Un anhinga avec sa parure nuptiale et avec ses yeux maquillés de truquoise