jeudi 18 avril 2013

DE NEW ORLEANS À QUÉBEC, JEUDI 28 MARS AU LUNDI 1ER AVRIL 2013. (BLOGUE DE LUC ET THÉRÈSE)



À huit heures pile nous quittons le camping Bayou Segnette, allons disposer de nos dernières cartes postales et orientons notre parcours vers le Lake Pontchartrain Causeway. Il s’agit, dit on, de la chaussée au dessus de l’eau la plus longue au monde. En tout cas, elle totalise 24 milles (38,6 kilomètres) de long, ce qui n’est pas rien. Elle est parfaitement rectiligne et il faut y rouler un bon moment avant d’apercevoir la ligne de la terre ferme. Encore une fois, on s’étonne des budgets de la voirie aux États-Unis.  

L’itinéraire prévu est plus ou moins en droite ligne jusqu’à Chicago. De là nous obliquerons est nord est vers la ville de Québec. Comme le brûleur de la chaufferette refuse de s’allumer, nous procéderons sans arrêts autres que pour se coucher, car nous savons que les nuits seront froides. Donc, toujours sur des routes à circulation rapide, notamment les ‘’interstates’’ numéros 55, 57, 94 et 69 aux États-Unis de même que les autoroutes 402, 401 et 40 en Ontario et au Québec. Nous franchirons sept états et deux provinces. En l’occurrence la Louisiane, le Mississipi, le Tennesse, l’Arkansas, l’Illinois, l’Indiana, le Michigan, l’Ontario et le Québec.

Ce tracé a pour avantage notamment d’être continuellement en terrain plat, tel qu’on connaît les grandes plaines centrales. Pas de montagnes sollicitantes pour un moteur qui, abstraction faite du poids de la voiture elle-même, tire 2500 livres. Moins  de risques aussi de neige ou de glace en altitude. Pas de grandes agglomérations urbaines non plus à traverser ou à contourner, avec tout le trafic en moins que cela implique. En contrepartie, des fermes en labours qui se succèdent  sur des milliers de kilomètres. Cela peut s’avérer relativement monotone à la longue. Pas question de routes panoramiques dans les circonstances.

Jusqu’à maintenant,  nous ne tarissions pas d’éloges sur l’état impeccable des routes aux États-Unis. Il nous faut maintenant apporter un iota à ces louanges. En effet, entre la partie nord du Mississipi et la rivière Sainte Claire, qui tient lieu de frontière avec le Canada, trop souvent le piteux état des joints d’expansion du pavé fait tanguer la caravane en saccades. Il s’ensuit qu’il nous faut réduire le régime à 80 kilomètres à l’heure, soit la vitesse minimum tolérée sur l’autoroute. Par bonheur, nous pouvons nous rattraper entre Sarnia et Québec. Les trois voies rapides 402, 401 et 40 sont sans reproche. Nous pouvons y maintenir une vitesse de 117 kilomètres  par heure.


Pour sauver du temps, nous couchons dans des Walmart installés plus ou moins en bordure de notre parcours. Nous nous arrêtons donc à tour de rôle dans ceux de Batesville au Mississipi, de Salem en Illinois, de Battle Creek au Michigan et de Cobourg  à l’est de l’agglomération urbaine de Toronto. À partir de Salem, il n’y a plus de noirs dans les grands magasins. Seulement des blancs aux caisses distributrices, autant du côté clients que de celui des employés. Il  va sans dire que le mercure monte sur l’échelle du thermomètre en même temps que nous grimpons nous-mêmes vers le nord. En journée, il fait en centigrades 21 degrés à Batesville, 17 degrés à Salem, 22 degrés à Battle Creek, 8 degrés à Cobourg et 3 degrés à Québec. À partir de l’Arkansas, il pleut le plus souvent.  

C’est à Salem que nous voyons notre première neige, mais il s’agit de ce qui reste des amoncellements accumulés par la charrue sur le stationnement tout au long de l’hiver. En fait, ce n’est qu’au Michigan que nous apercevons quelques rares plaques blanches ici et là. Ce scénario printanier se perpétue jusqu’à Berthierville au Québec. Là c’est autre chose. Les champs au complet sont recouverts  d’une gadoue blanche et grise. Les grandes plaines aménagées par Canard Illimité sont habitées déjà  par des bernaches qui y pataugent tant bien que mal. À Québec c’est pire. Le printemps ressemble à l’hiver.  Dans notre cour, les bancs de neige ont encore plus de trois pieds de haut.  À la radio, le météorologue annonce qu’il fera moins  six la nuit prochaine et que le sol se couvrira d’une mince pellicule de neige.  Il s’empresse d’ajouter que cette vague de froid sera de courte durée.  Dès jeudi, il fera à nouveau au dessus de zéro, probablement autour de huit. Ouf…    De toute façon, ça ne peut que s’améliorer.  Une question de jours seulement.   Nous le savons, le printemps est tout près.    Nous l’avons vu, hier et avant-hier.   Il est à quelques centaines de kilomètres de nous seulement et il s’en vient.

Au total, nous avons pris cinq jours, à raison de 610 kilomètres en moyenne par étape, pour parcourir les 3070 kilomètres entre New Orleans et Saint-Augustin-de-Desmaures.  Depuis notre départ en novembre dernier, nous avons roulé 12330 kilomètres.  

Trente six heures après notre arrivée, quelques brins de neige éparse tombent.  Il s’agit de notre première neige de l’hiver…   Demain on annonce moins douze…  Nous l’avons dit, ça ne peut que s’améliorer…     


CLIQUER POUR AGRANDIR LES PHOTOS


 le Lake Pontchartrain Causeway

 Comme le brûleur de la chaufferette refuse de s’allumer, nous procéderons sans arrêts autres que pour se coucher, car nous savons que les nuits seront froides

 Ouf…    De toute façon, ça ne peut que s’améliorer

Une question de jours seulement. Nous le savons, le printemps est tout près. Nous l’avons vu, hier et avant-hier