jeudi 21 mars 2013

RUSKIN, FLORIDE, DIMANCHE 10 AU VENDREDI 15 MARS 2013. (BLOGUE DE LUC ET THÉRÈSE)



Notre séjour dans la petite ville de Ruskin vise à profiter de sa proximité des deux cités de Tampa et de Saint Petersburg. Dans un premier temps, nous décidons de rouler les 140 kilomètres d’autoroute qui encerclent les trois baies contigües à cette zone de plus de 600 000 habitants. Cette tournée nous donne l’occasion  de traverser deux immenses ponts qui  nous offrent un point de vue unique sur les baies de Tampa, de Old Tampa et de Hillsborough. À titre indicatif, le seul pont Sunshine Skyway  nous permet littéralement de "marcher" sur les eaux pendant 24 kilomètres. Ce premier contact nous fait tomber en amour avec Saint Petersburg, si bien que nous décidons d’y concentrer notre emploi du temps. Nous n’aurons donc connu cette fois de Tampa  que sa  traversée lente en voiture, à l’heure de pointe, notamment  sur le Howard Franklin Bridge, long lui aussi de plusieurs kilomètres.  

En entrant à Saint Petersburg, nous nous dirigeons d’abord vers la célèbre librairie Haslam, au nord de  Central Avenue. Un immense et vieux bâtiment, sur un étage seulement. Probablement un ancien entrepôt recyclé. Peinte en beige à l’extérieur, la bâtisse est propre, mais elle ne paie  pas de mine. Sur un mur on peut lire qu’il s’agit de la plus grande librairie en Floride, avec  plus de 100 000 titres de livres neufs et usagés. À dix heures pile on nous débarre la porte et nous pénétrons dans un merveilleux royaume de poussière et de rayons de bibliothèque. Les deux étagères d’œuvres francophones totalisent au plus une cinquantaine de bouquins, hétéroclites et de tous les âges. Tous sont usagés. Ils vont du vieux dictionnaire démodé à une monographie des canadiens français émigrés en Nouvelle Angleterre. Nous repartons avec la réédition d’une publication de l’histoire de Maisonneuve, datant de 1882, et reproduite à partir d’un exemplaire de l'University of Michigan Library. S’ajoute à cela un roman d’André Gide et un autre d’une inconnue, Muriel Barbery. Dans ce cas ci, c’est le titre qui fut accrocheur, Il s’agit de  "L’élégance du hérisson."

Une fois approvisionnés en lecture francophone, nous partons visiter le musée Dali. Exclusivement consacré à Salvator, cette institution fait une rétrospective d’une très grande quantité d’œuvres de l’artiste, à toutes les époques de sa vie.  Il s’agit de la plus importante exposition permanente de peintures du maître en dehors de l’Espagne. On le sait, Dali a vécu plusieurs années aux États-Unis, notamment et surtout pendant la seconde guerre mondiale. Il s’est alors lié avec un couple d’étatsuniens fortunés qui lui ont acheté des dizaines et des dizaines de toiles. Quand vint le temps d’en faire le don, ceux-ci choisirent Saint Petersburg, où on construisit un musée sécuritaire (contre les ouragans de catégorie 5) et originalement esthétique. Soit â l’image des œuvres  qu’il abrite.   Nous y sommes resté des heures tellement la matière était riche.

Au lendemain de cette journée bien remplie, nous partons visiter  cette fois le Morean Arts Center, toujours à Saint Petersburg. On y présente une exposition de l’artiste verrier Dale Chihuly. Au Musée des beaux arts de Naples, nous avions déjà pu apprécier quelques unes de ses œuvres, toujours spectaculaires.  Aujourd’hui,  il y en a beaucoup et de tous les genres exploités par l’artiste. Thérèse ne se lasse pas de prendre des photos. Une fantasmagorie de couleurs, une opulence de formes, d’ondulations, de dessins qu’on n’imaginerait pas possibles avec un matériau aussi complexe à travailler. Une autre particularité de ce créateur est la dimension souvent impressionnante de ses pièces de même que leur grand nombre. Rapidement nous comprenons qu’il peut compter sur l’aide de plusieurs habiles artisans, techniciens de la soufflerie du verre. Ceci dans plusieurs ateliers très équipés et très modernes. Cette approche permet à Chihuly de multiplier par dix sa productivité, sans pour autant sacrifier à la qualité, puisque c’est le maître qui décide des couleurs, des formes, des sujets, des profils, de tout quoi.  

C’est donc  avec la tête et les yeux pleins que nous sortons arpenter la Central Avenue, avec ses antiquaires, ses galeries, ses ateliers d’artistes et ses cafés terrasses variés. Nous dinons sur le trottoir, en face d’un restaurant vietnamien qui offre des"phos" (prononcez "feus") dignes de ceux auxquels nous avions été initiés à Hanoï même. La jeune dame qui nous sert est d’origine montréalaise. Elle habite Saint Petersburg  depuis près de deux ans maintenant. Ceci après avoir travaillé pendant dix ans en tournée aux États-Unis avec une des deux troupes de Cavalia. Qui prend mari prend pays. À trente ans elle voulait s’établir, sortir de ses valises. Pour elle, Saint Petersburg est un endroit formidable où il fait bon vivre.

Demain, nous partons pour Tallahassee, la capitale de la Floride, puis pour Pensacola, à quelques pas de la frontière de l’Alabama.


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 Sunshine Skyway de St Petersburg

Howard Franklin Bridge de Tampa

Musée de Dali

Assiètes géantes au mur

Chaloupe pleine de ballons

Lustre géant de Chihuly

Jardin coloré


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